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Good news, bad news, ou l'art de manipuler les sondages

Imaginez un scénario de rêve : on vous annonce que vous venez de gagner 1 000 000 d'euros à la loterie.

Formidable non ? Cotillons, champagne, à vous la belle vie !

Si vous deviez noter de 1 à 100 votre niveau de joie, de combien serait-il ?

Maintenant, imaginons que vous gagnez 100 000 000 d'euros. Même question, de 1 à 100, quelle note ? Quelle note à 1 milliard ?

La joie n'est pas une fonction linéaire. Bien évidement, elle progresse avec le gain, mais elle tends vers une limite. La courbe, si on essaie de la tracer, ressemble plutôt à ceci.

En dessous d'une certaine valeur, la joie générée est très faible, proche de l'indifférence. Puis, à partir d'un certain niveau, elle augmente de façon quasi linéaire, pour atteindre assez vite, une limite.

Quelle conclusion en tirer ? Exactement comme un enfant qui reçoit une avalanche de cadeaux de Noël et qui finit par se lasser, un adulte ne perçoit plus la valeur d'une bonne nouvelle à partir d'un certain seuil. Concentrer les bonnes nouvelles ne produit donc pas un effet maximum. Et comme pour un enfant, vous le rendrez plus heureux avec des cadeaux réguliers et espacés, qu'avec une montagne de jouets donnés en une seule fois. Si vous avez des bonnes nouvelles à annoncer, vous maximiserez leur impact (positif), en les espaçant.

Mais qu'en est-il des mauvaises nouvelles ?

Eh bien la logique est totalement identique. Des mauvaises nouvelles espacées ont un impact négatif beaucoup plus durable que si elles sont regroupées. Attention néanmoins à la limite : une accumulation de mauvaises nouvelles trop rapprochées peut faire basculer votre interlocuteur. La courbe ressemble donc à ceci.

Au delà d'un certain seuil, un point de rupture est atteint, et s'il s'agit de votre employeur, il peut décider que votre avenir est ailleurs.

Etaler les bonnes nouvelles permet de maximiser leur impact. Regrouper les mauvaises nouvelles limite leur effet, mais trop peuvent amener à un point de rupture.

Les politiques l'ont parfaitement saisi : les réformes "difficiles" (comprendre, impopulaires) sont regroupées et expédiées le plus vite possible, afin de contenir l'effet négatif sur l'opinion publique. A l'inverse, l'opposition n'aura de cesse de ralentir la discussion, afin de maximiser le mécontement généré et en profiter lors des prochaines élections. Les bonnes nouvelles sont quand à elles dispensées au compte goutte

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