La première personne à convaincre
Taig Khris est un sportif de haut niveau. Champion de roller, il accède à la notoriété notamment grâce à son incroyable saut du haut du 1er étage de la Tour Eiffel, en 2010.
Aujourd'hui, Taïg Khris se lance dans ... les télécoms, en lançant une application de numéros de téléphone virtuels. Compte tenu des fonds qu'il a réussi à lever, et si on en croit les premiers retours, il pourrait bien réussir son pari, et révolutionner l'univers du smartphone. Incroyable quand on sait que Taïg n'a jamais mis les pieds à l'école.
Alors, quelles leçon de communication peut-on tirer de Taïg Khris ?
Pour avoir eu la chance de le cotoyer dans le cadre d'un projet commun, deux choses impressionnent chez le personnage :
Il est incroyablement sympa. Taïg parait être d'une inépuisable bonne humeur, gentil et attentionné. Toute personne qui le croise ne peut qu'écouter avec une oreille attentive, parce qu'au pire, vous aurez passé un peu de temps avec une personne agréable.
Il est perséverant au delà de tout ce que l'on peut imaginer. Lorsqu'il raconte l'histoire de son saut à la Tour Eiffel, vous comprenez qu'avec Taïg, la conversation démarre quand on lui dit "Monsieur, c'est strictement impossible, passez votre chemin". Taïg s'est cassé à peu près tout les os du corps en s'entrainant sans relache. Jamais déprimé, il décide sur son lit d'hopital de monter une entreprise de papeterie, d'apprendre le métier d'avocat pour mieux comprendre les contrats qu'il signe, d'apprendre le graphisme 3D pour réaliser lui même les simulations de son saut.
Steve Jobs le répétait souvent : la persévérance est plus importante que le talent. Taïg Khris est particulièrement perséverant, et comme il ne manque pas de talent, le mélange est explosif.
Quel lien avec la communication ? Dans un article de la Harvard Business Review, un pdg d'une entreprise américaine côté à Wall Street, expliquait qu'il devait prendre des décisions sur plusieurs millions de dollars en quelques minutes. Les personnes, brillantes, qui lui présentaient leur projet avaient travaillé des années dessus, parfois des décennies. Impossible de prétendre comprendre les tenants et les aboutissants, même en quelques jours ... Alors en quelques minutes ... Son secret pour décider et prendre de bonnes décisions ? Il analysait le regard de ses interlocuteurs. Au moindre signe de doute, il refusait le projet. La santé financière de son entreprise, dixit le journaliste de la HBR qui a mené l'interview, semblait prouver la justesse de cette approche, pour le moins surprenante (le pdg concerné a préféré garder l'anonymat, de peur des réactions face à cette révélation).
Il est sain de connaître les limites de son projet, de savoir quand douter. Mais soyez certain, si vous voulez convaincre des investisseurs qui n'auront que quelques minutes d'attention à vous accorder, que le moindre signe de doute diminuera considérablement vos chances.
En matière de communication, la première personne à convaincre, c'est vous.
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