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Comment gérer la colère

Nous connaissons tous une histoire d'un coup de colère, un coup de gueule, qui d'un seul coup, a éliminé des points de blocages, remotivé les troupes, et ainsi réglé une situation compliquée. Beaucoup de grands leaders historiques sont connus pour leurs colères homériques et les résultats qu'ils ont ainsi obtenus. Pourtant, si ces exemples existent, ils doivent être pris avec précaution, car la réalité est que la colère a plus de chances de vous décrédibiliser que de faire disparaitre vos problèmes d'un coup de baguette magique.

Comme vu dans l'équation de la confiance, les positions modérées renforcent la crédibilité. Faut-il totalement bannir la colère de ses techniques d'influence ? Pas complètement. Mais une colère froide sera beaucoup plus efficace, justement car maîtrisée. Ce qui décrédibilise dans la colère, c'est la perte de contrôle : peut-on croire quelqu'un qui a perdu son sang froid ? S'il était aussi sûr de son fait, ses arguments feraient mouche, et il n'aurait pas de réactions colériques. Peut-être vous cèdera t-on, mais les dommages à long terme seront très difficile à réparer. La colère doit donc être évitée autant que possible.

La première chose à comprendre, c'est la colère elle même : qu'est ce qui rend les gens furieux ? Nul doute que l'on peut trouver une littérature abondante sur le sujet, mais en synthèse, la colère est une réaction à un désir qui a été moqué. Le désir d'autorité, le désir de reconnaissance, l'amour ... Plus ce désir est profond et important, plus le fait d'être moqué, même involontairement peut déclencher une réaction violente. Il est donc critique pour éviter la colère, de comprendre les désirs de votre audience, et de savoir éviter de les moquer. Ainsi, les plats préparés ont mis très longtemps avant de s'imposer sur le marché : tout prêts, ils moquaient de fait les personnes supposées les acheter, à savoir essentiellement des mères de famille, qui s'y voyaient directement contestées. Dès que ces plats ont commencé à être accompagnés de ... tâches à réaliser pour les améliorer, les ventes ont décollées : ils restaient beaucoup plus rapide à préparer, mais ne donnaient plus à la mère de famille l'impression désagréable d'annoncer en posant les assiette "je suis une mauvaise cuisinière et je ne m'occupe pas des miens". Pour convaincre les acheteurs potentiels, il a fallu découvrir cette perception, très contre intuitive.

La deuxième chose à savoir sur la colère, est que le temps est votre meilleur allié. Un désir moqué (chez vous même ou dans votre audience) et vous voyez que le ton monte ? Interrompez la conversation, gagnez du temps, proposez une pause. Si vous le pouvez, remettez la discussion à demain. Parfois, une ou deux minutes vont suffire pour que la partie plus "raisonnable" de votre cerveau reprenne le dessus. Dans la gestion de sa propre colère, on apprend à identifier les éléments qui provoquent des réactions épidermiques, on apprend à identifier les réactions colériques avant qu'elle n'explosent, et on apprend ... à compter. Compter quelques secondes, et votre cerveau reptilien vous rend les commandes. Vous n'avez donc pas commencé cette phrase que vous regretterez avant même de l'avoir terminée. Et si jamais vous l'avez démarrée, interrompez vous aussi vite que possible et excusez vous : le plus tôt sera le mieux car une fois déclenchée, l'impact négatif de la colère augmente avec le temps.

La dernière chose, c'est de savoir que provoquer la colère chez son adversaire, est une technique extrêmement classique : en perdant ses moyens, il diminue sa capacité à raisonner et donc à défendre son point de vue, mais surtout, il décrédibilise son message, probablement bien faible s'il ne peut être soutenu de façon plus sereine. Si vous avez le sentiment que votre opposant cherche à vous mettre en colère, la meilleure façon de réagir est bien sûr, de ne pas tomber dans le piège, mais ça n'est pas non plus de l'ignorer : sans lui donner une importance démesurée, écoutez et traitez votre opposant avec respect (après tout, il est peut être simplement maladroit, ou lui même inquiet, et votre colère fera empirer la situation). Si votre opposant est réellement hostile, votre réaction le décontenancera. Mieux, c'est lui qui par ses attaques, se décrédibilisera. Il devra alors soit surenchérir dans les provocations, prenant le risque d'apparaitre comme ce qu'il est, un agresseur de mauvaise foi, soit il abandonnera la partie.

Il n'y a que dans les films qu'un bon coup de colère règle les problèmes. Et même Steve Jobs était détesté pour ses coups de sang légendaires. Mais la colère, ça se gère et avec un peu de pratique, ça n'est pas si difficile que ça : si vous ou votre audience voient rouge, arrêtez tout et laissez la raison reprendre le contrôle.

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